1. Une cinquantaine de plaintes et de mains courantes, dont 25 pour violences physiques et psychologiques avec certificats médicaux.
2. 42 jours ITT cumulés.
3. 2 lettres au Procureur de la République traitées plusieurs années après
4. Une vingtaine de classements sans suite et autant de non-réponses.
5. Une condamnation, plusieurs années après les faits.
Ce qu’on ne dit pas :
6. 3000 jours à se lever le matin terrorisée en se demandant si on la passera en famille, au travail, à la morgue ou au commissariat.
7. Le nombre de fois où on n’a pas la force de porter plainte (peur des représailles, épuisement).
8. Des insultes, humiliations et intimidations par la police pour ne pas porter plainte.
9. Une violence financière inouïe entre incapacité à reprendre le travail, 3 déménagements, fuites entre 2 hôtels pour essayer de dormir un peu, les frais juridiques, les km de leasing pour se protéger et la fatigue au volant, les vêtements qu’il faut racheter en urgence car on s’est enfuie en pleine nuit avec les enfants, l’inaction administrative.
10. L’incompréhension, le rejet de vos proches et l’isolement.
11. La dépression post-traumatique qui suit le burn-out à essayer de tout mener de front.
Ce qu’on dit encore moins :
11. Les mains tendues inattendues.
12. La capacité de résilience de ces femmes qui traversent la violence, quand elles ne se suicident pas socialement.
13. La reconstruction possible.
14. Le travail de déconditionnement à faire pour ne pas reproduire les schémas.
15. Le monde d’après.
C’est ça la réalité d’une femme victime de violence, quelle que soit sa catégorie sociale ou ses origines ; elle continuera à sourire et à rassurer ses enfants même au bord du gouffre.
Vous pouvez choisir de stigmatiser ces femmes en les culpabilisant, les rejetant ou les condamnant, vous pouvez choisir de les soutenir, les encourager, les accompagner sur leur chemin de reconstruction. Vous pouvez sensibiliser, éduquer, transformer notre société.
Nous sommes des survivantes.
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10 décembre 2023